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la douloureuse garde.

noms de Gauvain, d’Yvain et de leurs compagnons ; elle suivait la route de Galles. Le Blanc chevalier repousse la table et demande ses armes. « Où voulez-vous aller ? dit la demoiselle du lac ; ne faut-il pas que vous demeuriez ici quarante jours ? — Je veux aller en quête de monseigneur Gauvain et de monseigneur Yvain mon maître. — Je vous suivrai. — Non, demoiselle au nom de votre dame qui est aussi la mienne, veuillez attendre ici mon retour qui ne devra pas, je l’espère, tarder beaucoup. »

Cela dit, il presse son cheval et rejoint la demoiselle éplorée. Après l’avoir saluée : « Pour Dieu ! que parliez-vous de monseigneur Gauvain ? — Ah ! s’écrie-t-elle, je vous reconnais ; soyez le bien venu, Fils de roi ! J’avais un message à fournir auprès de vous ; mais à l’entrée du château on m’annonça votre mort, on m’indiqua votre sépulture ; je revenais fort affligée, quand, pour comble de deuil, j’appris que monseigneur Gauvain, lui dixième, était prisonnier de Brandus. Le traître les a conduits dans son châtelet des Îles, à bon droit surnommé la Prison douloureuse, et vous seul pourrez les en tirer. — Dites-moi, demoiselle, quel était votre message ? — Ma dame m’avait chargée de vous recommander de garder votre cœur d’un amour indigne de vous ; car il vous