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lancelot du lac.

entrer le roi, la reine et tous ceux qui le demanderont. » Artus, sortant de ses habituelles rêveries, venait d’envoyer un chevalier à la seconde porte. Quand on lui annonça que la défense était levée, il monta à cheval ainsi que la reine et leur nombreuse compagnie. Messire Keu fut transporté en litière, les blessures qu’il avait reçues en voulant reprendre Brandus ne lui permettant pas de chevaucher.

La seconde porte s’ouvrit avec fracas. Devant eux se dressaient de vastes et superbes constructions, de belles et nombreuses maisons. Ce qu’on appelait alors château était en même temps une ville, construite autour ou à la suite d’un château. Ils virent le double rang des loges, ou galeries extérieures, peuplées de dames, chevaliers, demoiselles et bourgeois, tous pleurant amèrement, mais sans dire un seul mot. Le roi entra, parcourut les salles partout le même silence. « Nous voyons assurément ici, dit-il à la reine, les victimes d’un enchantement, et nous ne pouvons deviner qui les en délivrera. »

Mais quand le Blanc chevalier sortait du château pour aller reprendre messire Gauvain, il entendit les prisonniers pousser un immense cri : Roi, arrêtez-le ! Roi, arrêtez-le ! À ce bruit imprévu, le roi, la reine paraissent à une fenêtre ; ils sont aperçus par le Blanc cheva-