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soumission de galehaut.

pas de s’humilier à son tour devant son vainqueur. Galehaut le relève, lui tend les bras ; ils s’entre-baisent. « Faites de moi votre plaisir, dit Galehaut ; j’irai où vous ordonnerez. Seulement accordez-moi le temps d’avertir mes gens de se retirer. — Allez ! dit le roi, et ne tardez pas à revenir ; car j’ai beaucoup à dire et apprendre de vous. »

Pendant que Galehaut retourne à son camp, et annonce à ses chevaliers l’accord conclu entre lui et le roi Artus, celui-ci fait avertir la reine de revenir sur ses pas, la paix étant faite et l’honneur sauf. Galehaut donne congé à ses alliés et demandant à son compagnon s’il est content : « J’ai fait ce que vous avez désiré ; le roi attend mon retour. — Sire, vous avez plus fait pour moi que je ne devais espérer. Il me reste à vous prier de ne dire à personne où je puis être. » Galehaut le promit, se désarma, revêtit une de ses meilleures robes et revint au camp du roi.

Déjà le roi Artus était désarmé, et la reine revenue avec la dame de Malehaut et les autres dames et demoiselles. Tous étaient réunis dans la bretèche où gisait monseigneur Gauvain, qui, voyant arriver Galehaut, se dressa sur sa couche et lui fit belle chère. « Sire, lui dit-il, soyez cent fois le bienvenu vous êtes l’homme que je désirais voir le plus, comme le prince le plus