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lancelot en sorelois.

Le Sorelois était la plus plaisante de toutes les terres contiguës à la mer de Bretagne ; il abondait en rivières, en bois, en terres fertiles. Il confinait aux domaines du roi Artus, et Galehaut se plaisait à y séjourner, parce qu’il y prenait le déduit des chiens et des oiseaux. La mer le bornait d’un côté, de l’autre une rivière nommée Asurne[1], large, rapide et profonde, qui aboutissait à la mer. On y trouvait des châteaux, des cités, des forêts, des montagnes. Pour y pénétrer, il fallait passer par deux chaussées qui n’avaient que trois coudées de large et plus de sept mille et cinquante coudées de long[2]. À l’entrée et à la sortie se dressaient une forte tour défendue par un chevalier de prouesse éprouvée, et par dix sergents armés de haches, de lances et d’épées. Quiconque demandait à passer était tenu de combattre le chevalier et les dix sergents.

    guère foulés aux pieds que dans certains cas exceptionnels dont l’Église était juge. Voilà pourquoi on voit Galehaut réserver le Sorelois à l’héritière du prince sur lequel il l’avait conquis. Les Grandes Chroniques de France nous apprennent que la raison qui avait porté Philippe-Auguste à épouser la fille du comte de Hainaut, fut qu’elle descendait en ligne féminine de Charles, duc de Lorraine, frère du dernier roi Carlovingien. (Chroniques de S.-Denis, éd. Techener, t. IV, p. 215.)

  1. Var. Arcise. Aise. Surpe.
  2. La coudée répondait à peu près à notre demi-mètre.