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lancelot du lac.

offrit la peau à messire Yvain de Galles. Mais ici le livre laisse Galehaut, Lancelot et Lionel, pour revenir au roi Artus et à messire Gauvain.


XXXVIII.


Après le départ de Galehaut, le roi Artus était revenu dans ses domaines, constamment occupé à redresser les torts, à rendre à tous bonne justice, à bien employer ses largesses. De Londres, de Kamalot, de Carduel, il était passé à Carlion, la ville qui lui agréait le plus. Il y tint cour enforcée pendant quinze jours.

Les fêtes touchaient à leur fin, et la reine, qui ne souhaitait rien tant que le retour de son ami, pensait avoir trouvé l’occasion d’une assemblée nouvelle, quand un incident inattendu vint rejeter à d’autres temps l’accomplissement de ses vœux les plus chers. Le roi Artus, assis un jour à table au milieu de ses chevaliers, était tombé dans une rêverie qui lui avait fait tout oublier, et les mets et les convives. La main appuyée sur l’ivoire de son couteau, il soupirait ; des larmes coulaient de ses yeux. Keu le sénéchal s’en aperçut le premier, et le fit aussitôt remarquer à messire Gauvain, à messire Yvain, à Lucan le bouteiller, à Sagremor le desréé, à Giflet le fils Do. Messire Gauvain appelant un valet : « Va,