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lancelot du lac.

cieux accueil. Elle dit, en présentant Segurade, comment il était devenu son homme, grâce à la prouesse d’un chevalier dont elle regrettait d’ignorer le nom. « Je viens ici, ajouta-t-elle, pour l’apprendre ; parce que votre maison est le rendez-vous des prud’hommes. Au nom du Dieu vivant, sire, dites-moi, si vous le savez, où je puis espérer de retrouver ce chevalier généreux. »

La reine se penchant alors à l’oreille du roi : « Ne serait-ce pas votre neveu Gauvain, qui nous a quittés pour la quête que vous savez ? — Cela peut être, mais n’en disons rien, fait le roi. Vous savez qu’il tient à rester inconnu, pour ne pas être arrêté, soit par des amis, soit par ceux qui peuvent avoir à lui reprocher la juste mort d’un de leurs parents. »

La dame de Roestoc reprit : « Si le chevalier qui a combattu pour moi est messire Gauvain, je ne me consolerai jamais d’avoir si mal re-

    même, dans la partie inédite du livre d’Artus, au lieu de faire résider la belle Lyanor à Quimper, elle est dame de Caradigan ou Cardigan, en Galles. Il faut assurément préférer Caradigan. Cette étrange confusion dans le nom des résidences d’Artus semble tenir à ce que les plus anciens récits se rapportaient à la France bretonnante. Les assembleurs, en transportant la scène en Angleterre, auront oublié d’opérer, pour un certain nombre d’aventures le même déplacement ou, si l’on peut parler ainsi, le même déménagement.