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les enfances.

rien. « Lambègue et moi, dit-il, ne prendrons pas d’engagement ; nous éviterons de nous trouver au milieu de ceux dont Claudas recevra la promesse. Ainsi resterons-nous libres de nous venger tous de ce méchant roi. »

Si les chevaliers et les bourgeois de Gannes ne voulaient pas se parjurer, ils n’étaient pas fâchés d’en voir d’autres éviter de s’engager comme eux. Ils envoyèrent vers Pharien pour lui dire qu’ils consentaient à promettre de ne pas attenter aux jours de Claudas, si Claudas consentait à tenir prison. Pharien porta leurs paroles au roi, tout en prévoyant que Lambègue et le châtelain de Hautmur auraient grande peine à maîtriser leur mauvais vouloir. « Sire, » lui dit-il, « je vous porte les offres des hommes de la ville mais il faut, en tous cas, nous prémunir contre la trahison : une fois en ma garde, c’est moi qui serais à jamais honni s’il vous arrivait malheur. Ce n’est pas, vous le savez, que je vous aime : je vous hais au contraire, et n’attends qu’une occasion légitime de venger ma propre injure ; mais je n’entends donner à personne le droit d’accuser ma prud’homie. Mon conseil est que vous revêtiez de vos armes un des deux chevaliers qui voudront bien consentir à partager votre prison. — Pharien, » répond Claudas, « j’ai confiance en vous, je