Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
lancelot du lac.

à gauche le chemin que lui indiquait mess. Yvain. Pour lui, il continua sa chevauchée. Après une heure de marche il entendit un son de cor. Dans l’espoir de trouver un gîte, il broche de ce côté. Le cor donnait de plus en plus, comme pour appeler aide. Mess. Yvain qu’un beau clair de lune protégeait arrive devant une bretèche dressée à l’extrémité d’un pont tournant jeté sur un large fossé rempli d’eau. Le fossé entourait une maison de bois, il était pourvu d’un grand hérisson[1].

De la bretèche, le valet qui cornait voyant approcher messire Yvain : « Sire chevalier, crie-t-il, soyez notre sauveur ; des larrons ont forcé ma maison : ils ont tué mes serviteurs, je tremble maintenant pour ma vieille bonne mère et plus encore pour l’honneur de ma jeune sœur. »

  1. Le hérisson, sorte de cheval de frise, était une forte poutre ordinairement mobile et garnie de crocs et de grandes pointes de fer. Il y a dans Wace une description parfaitement semblable à la notre, et que M. Viollet-le-Duc n’a pas manqué de citer, au mot Bretèche :

    Avoit à cel temps un fossé
    Haut et parfont et réparé ;
    Sur le fossé out heriçun,
    Et dedens close une maison.

    (Roman de l Rou, v. 9444.)

    Ce hérisson empêchait sans doute de tenter le passage du fossé quand le pont tournant était replié ou levé.