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quête de mess. gauvain.

min ? — Vous gagnerez, dit Lancelot, l’amitié de deux bons chevaliers. — Bons chevaliers en effet, si vous arrivez où vous tendez. — Et pourquoi ? fait Lancelot. — C’est que d’ici là vous trouverez assez à vous arrêter, eussiez-vous le cœur vaillant et suffisamment garni de prouesse. » Ces mots firent rougir Lancelot : « Nous sommes, dit-il, résolus à gagner la Tour douloureuse, et honni soit qui entreprend ce qu’il n’oserait achever !

« — Lequel de vous, dit la demoiselle, s’est mis en quête de monseigneur Gauvain ? — Tous deux, répond Yvain. — Vous ne devez pas ignorer que, d’après la prédiction des Sages, il est réservé au chevalier le plus preux du siècle d’abattre les mauvaises coutumes de la Tour douloureuse. — Nous essayerons de le faire, et nous ne paraîtrons à la cour du roi Artus qu’en y ramenant messire Gauvain. — Je vous conduirai volontiers, quand vous m’aurez dit vos noms. » Lancelot se taisait. « Il en sera, dit-elle, ce que vous voudrez. Votre nom, ou je ne vous conduis pas. » Tout en rougissant de honte, Lancelot se nomme. « Avançons maintenant, » dit-elle en passant devant les deux chevaliers. Quand le jour vint à baisser, elle fit un détour pour arriver chez un ermite où ils passèrent la nuit. C’était un ancien chevalier parent de la demoi-