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morgain et sa demoiselle.

LXXXIII[1].



Morgain n’avait pas même attendu la fin du jour pour insister de nouveau près de son prisonnier. Elle était revenue à sa geôle. « Ne voudrez-vous donc pas, lui dit-elle, entendre à votre rançon ? — Bien au contraire, dame : rien de ce que je puis faire ou donner ne me coûterait pour sortir d’ici. — Je ne puis pourtant demander moins qu’un simple anneau. — Cet anneau est la seule chose que je ne puisse donner : vous ne l’aurez pas sans emporter le doigt qui le garde. — Ainsi, vous laisserez à d’autres l’honneur de conquérir la Tour douloureuse. — Si messire Gauvain ne me doit pas sa délivrance, vous serez à jamais blâmée d’avoir causé ma mort.

« — Mais enfin, si je vous laisse aller à la tour douloureuse, vous engagerez-vous à me revenir, une fois la besogne achevée ; et pour gage, me laisserez-vous cet anneau ? — Je ferai serment de revenir, et vous n’aurez pas besoin d’autre gage. »

  1. Les détails de cette laisse diffèrent presque entièrement dans le ms. 1430 et dans les Imprimés. J’ai préféré la leçon du ms. 339, fos 91-93.