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lancelot du lac.

mais de la crainte que Lancelot n’eût cessé de vivre. « Ah Galehaut ! s’écria-t-elle en le voyant, votre compagnon est assurément mort ou hors de sens : autrement, aurait-il jamais quitté cet anneau ! Mais s’il avait chargé cette femme de venir conter à la cour ce qu’elle a fait entendre, Lancelot n’aurait jamais mon amour ; et s’il est mort, le mal est plus grand pour moi que pour lui ; car on ne meurt pas de douleur. — De grâce, madame, ne parlez pas ainsi. Vous connaissez le cœur de Lancelot, et vous n’auriez d’autre témoignage de sa loyauté que l’aventure du Val des faux amants, qu’il vous serait interdit de le soupçonner. Je vais en quête de lui ; je reviendrai dès que j’aurai la preuve assurée de sa mort ou de sa vie. — Qui doit aller avec vous ? — Lionel que voici. » La reine les baise tous les deux et leur donne congé. Galehaut renvoie tous ses hommes en Sorelois et ne garde avec Lionel que quatre écuyers chargés du pavillon. En sortant de Londres, ils font rencontre de messire Gauvain, et lui avouent qu’ils entreprennent la quête de Lancelot et ne reviendront qu’après avoir appris s’il est mort ou vivant. Mess. Gauvain déclare aussitôt qu’il les accompagnera, et qu’avant de savoir des nouvelles de Lancelot, il ne reparaîtra pas dans la maison du roi