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quête de lancelot.

qui lui crie « Merci ! gentil chevalier, épargnez-le, pour Dieu d’abord, pour moi ensuite, à moins qu’il n’ait trop méfait. — Il a commis le plus grand des méfaits : il a donné la mort à Lancelot, le meilleur des chevaliers. — Lancelot ? En vérité, je l’ai vu sain et en bon point aujourd’hui même, assez près d’ici. — Demoiselle, je vous croirai quand vous me l’aurez montré ; et si vous avez dit vrai, votre ami ne mourra pas. — Il vivra donc, fait-elle, car je vais vous faire voir Lancelot, à une condition cependant c’est que vous ne vous montrerez pas ; autrement j’en aurai la honte et vous la mort. »

Lionel permit au vaincu de se relever. Avant de quitter le cimetière, il demanda à la première demoiselle pourquoi elle avait accusé ce chevalier d’avoir occis Lancelot. « Je ne sais, répond-elle, qui est Lancelot ; je ne voulais qu’être vengée du meurtrier de l’homme que j’aimais le plus au monde. » Lionel tout à fait rassuré suivit la seconde demoiselle, en ordonnant de les accompagner au chevalier outré qu’on appelait Aucaire[1] du Cimetière. À l’extrémité d’une belle lande s’élevait un grand chêne : la demoiselle les arrête et avertit Lionel de monter sur les hautes branches. Il

  1. Var. « Augaiers ».