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troisième combat contre les saisnes.

haut leur rendaient l’espoir que les derniers tournois leur avaient fait perdre. Un jour, dans l’intention d’occuper les Bretons pendant qu’ils entraîneraient le roi Artus au rivage et le feraient passer en Irlande, ils fondirent sur le camp des chrétiens. La plaine fut bientôt couverte de gens d’armes, et le cri d’alarme retentit jusqu’aux chambres de la reine. Lancelot voulait s’armer : « Bel ami, lui dit la reine, vous n’êtes pas encore en assez bon point. Attendez au moins que nos hommes réclament un nouveau secours. » En ce moment arrive un chevalier, l’écu brisé, le heaume rompu. Il dit en s’agenouillant devant la reine : « Dame, messire Yvain réclame le secours de tous les chevaliers qui ne sont pas encore armés : il craint de ne pouvoir soutenir l’effort des païens ; car il vient d’envoyer de ses meilleurs chevaliers vers Arestuel qui était menacé par les Saisnes. Ne souffrirez-vous pas maintenant, dame, dit Lancelot, qu’on m’apporte mes armes ? » La reine se tait avec un léger signe de consentement. On présente à Lancelot l’écu du roi Artus et la bonne épée Sequence que le roi ne portait que dans les cas désespérés. Il ne restait plus que les gantelets à passer et le heaume à lacer, quand Lancelot s’adressant au chevalier : « Combien d’hommes envoyés vers Arestuel ? – Deux cents. – Si les deux cents