Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
105
ſur les Végétaux nouriſſans.

aux hommes dans la patate un aliment doux, ſucré, auquel il ne faut que la cuiſſon pour s’en ſervir comme nourriture : il eſt vrai auſſi qu’on nous a communiqué quelques obſervations qui pourroient faire croire à la vertu ſomnifère du végétal, l’objet de cet article ; & comme nous n’avons aucun intérêt à rien déguiſer, nous allons les expoſer ici.

M. le Baron de Saint-Hilaire, l’auteur d’une culture de pommes de terre que nous nous ſommes empreſſés de faire connoître, avoit un domeſtique, qui après une fièvre maligne ne pouvoit plus retrouver le ſommeil ; il lui fit manger des pommes de terre à ſouper : dès la même nuit il dormit ſix heures de ſuite, & l’uſage ſoutenu de cette nourriture lui procura conſtamment le même effet, ſans changer absolument rien à ſa conſtitution.

M. M.*** d’une conſtitution maigre, d’une ſanté conſtamment & également bonne, a fait pendant deux années très-grand uſage de pommes de terre, cuites ſimplement ſous la cendre & accommodées avec un peu de beurre & de ſel. Accoutumé de tout temps à ne prendre que très-peu de nourriture au repas