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Recherches

vénéneuſes que j’ai indiquées, l’âcreté de leurs ſucs d’où dépend leur effet nuiſible, & qu’il les rendroit propres à ſervir en totalité à la nourriture ſans préjudicier en aucune manière à l’économie animale, ne ſeroit-ce pas offrir plutôt l’abondance au luxe que la reſſource à l’indigence, puiſqu’il eſt poſſible de débarraſſer ces ſubſtances de ce qu’elles ont de mal-ſaiſant ? Bornons-nous à y avoir recours dans les temps de diſette, formons des vœux pour n’en avoir jamais beſoin, & n’abuſons point par des plantations ſouvent ſuperflues & aſſez long-temps infructueuſes, de terreins mieux employés à fournir annuellement les alimens auxquels nos organes ſont accoutumés ?

Il y a tant de Plantes farineuſes qui ſemblent deſtinées à croître ſans culture, & que la Providence offre aux hommes pour les dédommager de l’aridité du ſol qu’ils habitent, qu’on regrette toujours de ne point les voir couvrir une étendue immenſe de terreins perdus ou conſacrés à récréer la vue par une abondance flatteuſe, absolument nulle pour nos beſoins réels. Pourquoi, par exemple, ne s’occuperoit-on point à multiplier dans les