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ſur les Végétaux nouriſſans.

ce qui épargneroit ſur la conſommation des grains deſtinés à cet emploi.

Les arbres & les arbriſſeaux qui donnent chaque année des fruits ſauvages, ne ſont pas plus rares que les Plantes incultes dont les racines ou les ſemences renferment une nourriture ſubſtantielle. On rencontre dans preſque tous les bois, les haies & les friches, des genevriers, des ronces, des aliſiers, des pruneliers, des aubepines, des ceriſiers, des cornouilliers, des églantiers, des framboiſiers, des groſeilliers épineux, des putiers, des obiers, des vinetiers, des viornes & des ſorbiers ; tous ces végétaux, dont les fruits agreſtes ſeroient peu propres à ſervir de nourriture, à ſuppléer même leurs analogues cultivés, formeroient, comme nous l’avons déjà obſervé, de quoi préparer des boiſſons ſpiritueuſes : on en prépare déjà une dans le Nord avec le fruit de la bruyère à baies ; ce ſeroit autant de gagné pour la ſubſiſtance des hommes & des animaux : les pays froids ſeroient moins ſouvent affligés par la diſette, ſi une grande partie du ſeigle & de l’orge qu’on y récolte, n’étoit pas conſommée en bière & en eau-de-vie.