Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/376

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
358
Recherches

dans tous les cas ? Il en eſt de ces poudres, comme de la plupart des ſpécifiques que nous voyons renouveler de temps en temps par des gens à ſecret : ils ſont conſignés dans nos plus anciens livres, & délaiſſés, parce que l’expérience éclairée de l’obſervation, les a appréciés à leur juſte valeur.

Ne ſemble-t-il point qu’on veuille jeter du ridicule ſur les mœurs des peuples lointains en exagérant leur ſingularité ? comment croire que des Écrivains, dont on ne peut ſe diſpenſer de reſpecter les lumières & le ſavoir, aient pu avancer qu’on ne ſervoit au Grand-Lama de Tartarie, pour ſa ſubſiſtance journalière, qu’une once de farine détrempée dans du vinaigre, tandis qu’un homme en ſanté, quel qu’il ſoit, ne ſauroit vivre d’une pareille quantité de nourriture quand elle ſeroit même l’extrait de deux livres de la matière la plus alimentaire, & qu’il en falloit davantage au Vénitien Cornaro, qui cependant a éprouvé juſqu’à quel degré il étoit poſſible de pouſſer la ſobriété dans le boire & dans le manger ?

Le principal mérite des poudres nutritives, je le répète conſiſte à renfermer beaucoup