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ſur les Végétaux nouriſſans.

afin d’en faciliter la digeſtion, & de prévenir les vents & les flatuoſités que leur uſage cauſe à certains tempéramens ſecs. La farine, mêlée avec de l’eau, réunie en maſſe, & expoſée auſſitôt au four ou ſous la cendre, ne préfente non plus qu’une maſſe lourde, ſerrée & viſqueuſe ; mais l’opération du pain change entièrement les farineux : un pétriſſage bien exécuté introduit dans la pâte une grande quantité d’eau & d’air, atténue & diviſe les parties conſtituantes, les pénètre juſqu’aux plus petites parcelles : une fermentation douce & graduée leur fait occuper plus de volume ; une cuiſſon les réunit & les combine au point de ne plus offrir qu’un tout homogène, agréable & diſſoluble, tandis que la bouillie préſente tout le contraire, un magma gluant & inſipide, que les ſucs de l’eſtomac ne pénètrent & n’attaquent qu’avec beaucoup de peine, qui paſſe bientôt en maſſe & par ſon poids dans les entrailles.

Si la bouillie de froment, telle qu’on la prépare ordinairement, eſt lourde & indigeſte, ſi elle fatigue l’eſtomac des hommes formés & robuſtes ; de quels inconvéniens ne doit-elle