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Recherches

ment, s’il étoit poſſible d’en faire du pain ou du biſcuit, parce que l’absence de la matière glutineuſe & ſon extrême ſéchereſſe le mettent ſans frais à l’abri de toute altération : mais quelle différence entre les deux alimens que ces grains fourniſſent !

Un Européen ſe propoſe-t-il de faire un voyage de peu de durée, il achète ſon pain, il le met dans ſa poche, & ſa proviſion qui ne l’incommode que par ſon poids, ſe conſerve ſans s’altérer ; s’il ſe deſſeche, s’il devient inſipide, il ne perd nullement de ſes propriétés nutritives ; il conſomme cette proviſion en quelqu’endroit que ce ſoit, fût-ce même dans un bois éloigné de toute habitation.

Le mangeur de riz, au contraire, ne peut ſe nourrir ainſi de ſon grain, quand il ſeroit même réduit en farine ; il eſt obligé de le faire cuire pour le manger, & de l’avaler auſſitôt qu’il eſt cuit, par la raiſon qu’en été peu de temps après ſa cuiſſon, il s’aigrit & prend une ſaveur que le palais répugne : il eſt donc forcé d’emporter avec lui un appareil convenable, de l’eau, du feu, & de renouveler la cuiſſon chaque fois qu’il ſe détermine à prendre un