Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/420

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
402
Recherches

ſoit pour la qualité, ſoit pour le prix, avec les ſubſtances nutritives auxquelles nous ſommes tellement habitués, que ſitôt qu’elles manquent, il y a cherté & ſamine ; j’ai tâché ſeulement d’approprier à nos organes quelques végétaux négligés par les bêtes elles-mêmes, & qui dans des temps calamiteux peuvent devenir une nourriture moins nuiſible & plus agréable pour les pauvres, que toutes les choſes ſur leſquelles on les a vus contraints de ſe jeter pour entretenir une exiſtence douloureuſe qu’ils maudiſſoient.

Peut-on enviſager ſans effroi le tableau affligeant de ces époques déſaſtreuſes où l’induſtrie aux priſes avec la néceſſité, a été chercher de quoi aſſouvir une ſaim cruelle & dévorante dans les débris des corps appartenans aux trois règnes de la Nature, dans des matières terreuſes, osseuſes & ligneuſes ? qui lira ſans frémir l’hiſtoire de toutes ces tentatives inſpirées par le déſeſpoir, & des ſuites horribles qui en furent la cataſtrophe ? mais tirons le rideau ſur les malheurs paſſés, & s’il eſt poſſible de laiſſer entrevoir l’eſpérance de les prévenir, ce fera au moins pour les cœurs