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Recherches

Cette idée eſt ſans doute conſolante & en même temps bien précieuſe pour l’humanité ; mais le Créateur a ſouvent placé l’aliment à côté du poiſon, la ſubſtance cauſtique avec celle qui eſt douce, témoins pluſieurs de nos Plantes indigènes, le pied de veau & la bryone, dont la qualité vénéneuſe n’eſt pas un motif ſuffiſant pour les rejeter tout-à-ſait de la claſſe des comeſtibles quand la terre, cette nourrice féconde, nous refuſe nos alimens ordinaires.

Cependant il faut être en garde ſur l’adoption ou le mépris que les animaux font de quelques alimens : car il y a des végétaux ſalutaires à pluſieurs eſpèces d’entr’eux, & très-funeſtes à l’homme, & vice verſâ. Citons-en pluſieurs exemples déjà connus, qu’il eſt bon de rappeler quelquefois, afin de rendre circonſpects ceux qui ſe hâtent de prononcer ſur les propriétés de certaines ſubſtances, d’après les effets qu’en éprouvent les animaux fournis aux eſſais.

On ſait que les oiſeaux becquetent certains fruits, dont l’uſage nous ſeroit dangereux ; que les cochons dévorent impunément la juſquiame ; que le perſil tue le perroquet :