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Recherches

& de moyens ils ne peuvent employer la précaution de faire ſécher au ſoleil ou au four leurs grains, il faudroit que les riches propriétaires exerçoient la charité envers eux ſans leur rien donner, en changeant ſimplement les grains nouveaux contre de vieux grains, mesure pour mesure.

On voit dans les capitales des femmes reſpectables qui ſachant allier les devoirs de bienſéance que leur état leur impoſe avec les détails domeſtiques, viſitent l’indigent juſque dans ſon réduit obſcur pour lui tendre une main ſecourable : dans les temps de diſette, ce n’eſt pas toujours l’argent qui manque, mais la denrée première à laquelle ſa cherté ne permet point à tout le monde d’atteindre ; des proviſions alimentaires amaſſées dans l’abondance, des châtaignes ſéchées, des pommes de terre cuites & ſéchées, du biſcuit de mer concaſſés ne tiennent preſque point de place, ſont peu coûteux & n’exigent ni frais ni ſoins pour être conſervées longtemps : n’attendrions-nous donc à connoître le prix de ce qui nous manque que quand il fera impoſſible de ſe le procurer ?