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iv
Avertissement

riches, & c’eſt toujours pour les pauvres que ſont la plupart des fléaux : tâchons au moins de les ſouſtraire à ceux dont il eſt en notre pouvoir de les préſerver.

Avant de porter un jugement ſur la valeur des reſſources que je propoſe, je ſupplie au moins qu’on ſe tranſporte dans les cantons de nos provinces les plus reculés des grandes villes, près des hommes courbés ſous le poids accablant des travaux les plus pénibles, pour voir & goûter le pain dont ils ſe nourriſſent, on s’aſſurera qu’ils le préparent dans les temps d’abondance avec les pois, les petites féves, les haricots, la veſce & l’avoine ; que cet aliment compact, déſagréable & viſqueux, leur coûte ſouvent plus que le meilleur pain de froment ; trop heureux encore quand ils en ont leur ſuffiſance ! Que ſera-ce donc, dès qu’il y aura cherté & diſette ? c’eſt alors qu’on ſera forcé de