Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/142

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Les doublons de la solde et les appels du cor,
Toute une éblouissante aventure est encor
Chantante autour de toi dans les ombres fleuries
Que verse sur ton front l’orgueil des draperies.
Monceaux de diamants, de vases florentins,
Lacs de brocart et d’or à l’entour des festins,
Vastes étoilements de seins nus, de chairs roses,
Amours ivres vautrés dans du sang et des roses,
Longs soirs vus à travers les vins orientaux,
Tous ces grands souvenirs traînent dans tes manteaux.
Et telle est ta magie aux feux du crépuscule,
Que notre esprit pensif superbement recule
Vers les temps abolis et les hommes éteints,
Et qu’éveillant en nous des ancêtres lointains,
Tu fais, au plus profond de nos âmes paisibles,
Sonner étrangement des clairons invisibles.