Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/144

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Sur ses flancs polis et bleutés
Vient s’épanouir une flore,
Belle d’inédites beautés,
Qu’un caprice étrange colore.

L’œil découvre parmi ces fleurs
Qui carminent l’azur des grèves,
Les monstres entrevus en rêves :
Dragons hagards, sphynx persifleurs,
 
Folles chimères, oiseaux gauches
Et funambulesques magots,
Assistant froids à ces débauches
De cinabres et d’indigos.

Japon ! Terre-Promise rose !
Sonore du chant cristallin
Des tourelles de kaolin
Qu’un fleuve de féerie arrose !

Bercé par les senteurs du thé,
Dans l’oubli qui pleut de grands aunes,
J’envie en ce nouveau Léthé
La jonque des mandarins jaunes.