Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et nous-mêmes, nous deux, aux jours d’angoisse humaine,
Pâles soudainement du vide de la chair,
Pèlerins en silence émus de foi sereine,
Nous avons révélé notre âme au vallon cher.

Lors il nous a guéri du mal et de ses causes,
Et les feuilles chantaient si bien dans le ciel d’or,
Et les lèvres des fleurs disaient de telles choses
Que nos yeux consolés s’osaient chercher encore !

Et si longtemps, enfin, que nos yeux et nos bouches
Marieront en l’amour le sourire et les pleurs,
Laisse, ô notre vallon, dans tes grâces farouches
Les blonds après-midis s’alanguir sur tes fleurs !