Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/287

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Au Café


Depuis un mois, mon en-allée,
Je t’attends en vain chaque soir ;
Dans ce Café je vais m’asseoir,
Où tu venais, emmitouflée.

Je t’attends et tu ne viens pas ;
Si tu savais combien j’en pleure  !
J’y retournerai tout à l’heure
Et je te parlerai tout bas.

De l’autre côté de la table,
Je croirai que je te revois ;
Tu me répondras, et ta voix
Sera d’un éteint adorable.

Et nous boirons des grogs très chauds,
Au gin, ainsi que tu les aimes,
Et dans l’éclair bleu des réchauds
Nous verrons nos deux faces blêmes,