Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/39

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Lied


J’ai tendu mon arc vers l’azur limpide
La flèche est partie. — Où ? je ne sais pas ;
Car en un moment son essor rapide
L’avait dérobée aux regards d’en-bas.

J’ai jeté dans l’air une chanson folle ;
Elle est retombée — Où ? je ne sais pas ;
Car pour suivre au loin la voix qui s’envole,
Ils sont trop grossiers, les yeux d’ici-bas.

Mais longtemps après, dans le tronc d’un chêne,
J’ai trouvé le dard encore affermi,
Et l’air oublié dont j’étais en peine
Sommeillait intact au cœur d’un ami !