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Page:Pasquil antiparadoxe. Dialogue contre le paradoxe de la Faculté du vinaigre (IA BIUSante 30196).pdf/5

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suys esmerveillé comme tu has peu aulcunement parler, veu que Pasquil (lequel tu te dis estre) n’est que une rude & informe pierre insensible : n’ayant aulcun sentiment esperit ne raison, mais une statue, & ung Baboin rommain ridicule ne servant à aultre chose sinon à porter, & publier impuniement les diffamatoires placardz des blasonneurs.

PASQUIL.

Mon amy Paradoxoleros, Pierre suys iê voirement, mais non insensiblé, ne sans sens & sans raison, tel comme tu me descrips. Car tu n’has memoire de la prophetie, qui ha dict que plustost les pierres parleront : que la verité soit taisée. Et que dieu de ces pierres peut susciter les filz d’Abraam Parquoy tu ne te doibz esbahir si j’ay povoir, & sauoir de parler. Ignores tu que une grande partie de la vertu naturelle est mise es pierres ? Ne vois tu que les pierres (qui semblent estre tresfroides gectent, & elident (mesmement quand elles sont frappées) ung feu tresvif, en elles par avant latent ? duquel peut estre allumé ung grand embrasement ? Je suys pierre certainement Mais sais tu quelle pierre ? Je suys pierre d’offension : contre laquelle quiconque aheurte, & empainct, il se blesse, quasse, & froisse, ainsi que tu has faict (O Paradoxoleros) empaignant, & te aheurtant contre moy Pasquil, non Baboin

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