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Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/128

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52 ac
116
Conjugaison piel

ment) de la 2e radicale. L’intensité du sens est très naturellement exprimée par l’allongement de la consonne.

L’explication des formes doit commencer par le futur.

Futur. La forme primitive est i̯uqattil (conservée en arabe) qui est devenue normalement יְקַטֵּל. (La voyelle antéprétonique tombe, § 30 e).

Parfait. La forme primitive qattal n’a conservé en hébreu aucun des deux a. (Comparer le parfait du hifil § 54 a).

Le 1er a s’est affaibli en i (§ 29 g)[1]. Le 2d a a été supplanté par ◌ֵ, qui provient du futur[2], d’où קִטֵּל.

L’impératif קַטֵּל a les voyelles du futur. On a la même forme à l’inf. cst. À l’inf. abs. on emploie ordinairement la forme de l’inf. cst. קַטֵּל, rarement cette même forme avec la voyelle finale קַטֹּל (cet probablement long, § 49 b).

Le participe a les voyelles du futur : מְקַטֵּל.

b Remarque générale. Le redoublement réel est assez souvent réduit au redoublement virtuel quand la consonne a shewa (§ 18 m), p. ex. בִּקְשָׁה et souvent dans le verbe בִּקֵּשׁ (mais toujours, à l’impér., בַּקְּשׁוּ) ; toujours dans הַֽלֲלוּ louez (ḥaṭef pataḥ § 9 d).

c Remarques sur les diverses formes.

Parfait 3e p. sg. m. Bien que le ◌ֵ soit secondaire, קִטֵּל est la forme propre du piel et la forme pausale[3]. On a très souvent la forme קִטַּל[4] où le pataḥ n’est pas l’a primitif, mais est un affaiblissement de ◌ֵ (§ 29 d). La forme קִטַּל, forme plus légère, est employée surtout en liaison (accent conjonctif) et quand קִטַּל־ perd le ton (devant maqqef), rarement avec accent disjonctif. Ainsi, avec un accent conjonctif on a toujours בֵּרַךְ ; avec un accent disjonctif faible on a 2 fois בֵּרַךְ et 2 fois בֵּרֵךְ ; la forme pausale (qui ne se rencontre pas) serait בֵּרֵ֑ךְ.

  1. Peut-être cet affaiblissement a-t-il commencé dans des formes comme *qattaltém, loin du ton. Le pataḥ se trouve conservé seulement dans נַשַּׁ֫נִי il m’a fait oublier pour l’assonance avec מְנַשֶּׁה, dans l’étymologie de ce nom, Gn 41, 51 ; c’est probablement une forme archaïque.
  2. De même au hifil la 2e voyelle du parfait est à l’analogie du futur.
  3. Comparer la forme avec suffixe קִטֶּלְךָ.
  4. Les dictionnaires donnent souvent la voyelle ◌ֵ à des piel qui, de fait, ne l’ont pas dans nos textes.