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Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/40

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Matres lectionis

turellement par les consonnes vocaliques correspondantes ו, י, p. ex. קום = קוּם, דּין = דִּין.

Les voyelles , , (en général comme longues) sont indiquées également par ו, י ; d’abord dans le cas de contraction (au̯ > ọ̄ ; ai̯ > ẹ̄, ē̦, p. ex. יום = יוֹם (de i̯au̯m), בּית = בֵּית (état construit de בַּ֫יִת), puis dans d’autres cas.

La voyelle finale est parfois indiquée par ה. Cette graphie est née dans des cas où provient de ahu ; ainsi כלה = כֻּלֹּה (aussi fréquent que כֻּלּוֹ ; cf. § 94 h).

La voyelle finale å est indiquée par ה. Cette graphie a dû naître à l’état absolu des noms en at, dont la forme pausale ancienne était probablement ah (avec h prononcé, comme en arabe), p. ex. מלכּה = מַלְכָּה[1].

La voyelle finale e (, ) est indiquée par ה. Cette graphie a pu être suggérée par les formes du futur avec suffixe de la 3e p., telles que יִגְלֵ֫הוּ, יִגְלֶ֫הָ, et les formes nominales telles que שָׂדֵ֫הוּ, שָׂדֶ֫הָ. Exemples יִגְלֶה, גְּלֵה ; שָׂדֶה, שְׂדֵה.

En résumé ו peut indiquer les voyelles וּ, וֹ[2] ;

En résumé י peut indiquer les voyelles ◌ִי, ◌ֵי, ◌ֶי ;

En résumé ה final peut indiquer les voyelles ◌ָֽ, ◌ֵ, ◌ֶ ; assez rarement ◌ֹ.

L’א peut être quiescent avec toutes les voyelles ; mais en réalité il est ordinairement étymologique, p. ex. רֹאשׁ « tête » (cf. arabe رَأْس raʾs avec alef prononcé). Dans certains cas l’א ne semble pas étymologique, p. ex. dans לֹא (= arabe لَا ). Cet א provient peut-être d’une époque où la voyelle longue primitive ā était encore conservée (c’est ainsi que l’alef indique l’ā long en arabe). De même probablement dans זֹאת « celle-ci » (§ 36 a), נֹאד « outre ».

  1. La voyelle finale å est parfois sans ה. Ainsi on a 5 fois le ketīb אַתָּ pour אַתָּה toi. On a souvent ןָ pour נָה, finale pl. fém. du futur, p. ex. תּקְטֹ֫לְןָ (§ 44 d). Au parfait la finale 2e p. sg. m. est régulièrement תָּ, p. ex. קָטַ֫לְתָּ (cependant dans le verbe נָתַן donner on écrit plutôt נָתַ֫תָּה § 42 f).
  2. Dans quelques cas très rares le ו semble être mater lectionis du son o : אֶשְׁקֳוטָה Is 18, 4 ; לִשְׁאָול־לוֹ 1 Ch 18, 10. Dans la Mishna et dans le Talmud on a parfois le ו pour indiquer ◌ָ (soit , soit å, ce qui suppose le son unique ). Cf. S. Krauss, Zeitschr. der deutschen morg. Gesellschaft, 67, p. 738, l. 30.