Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/127

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ses d’étain, pots, poêles, casseroles, assiettes, corbeilles, plats de corne et cuillers, et morceaux d’étoffes de diverses couleurs. En examinant l’intérieur d’un canot, je trouvai un grand nombre d’ioquos et autres coquillages mêlés à des grains de collier et à des anneaux ; la bouche même du mort était remplie de ces objets. Le corps était enveloppé avec soin dans les nombreux plis de nattes de jonc. Au fond du canot, on remarquait un arc, une flèche, une lance et une espèce de pique de corne pour l’extraction des racines de camas ; la partie supérieure du canot, immédiatement au-dessus du corps, était recouverte d’écorce, et le fond percé de trous pour l’écoulement des eaux. On met les canots sur des supports de bois, suspendus aux branches des arbres ou posés sur des rochers isolés dans la rivière, hors de la portée des animaux de proie.

Les Indiens m’épiaient de la rive opposée et, à mon retour, ils m’examinèrent minutieusement, pour voir si je n’avais rien emporté. Je m’efforçai de découvrir quel personnage avait été enseveli dans le canot richement décoré, mais j’appris seulement que c’était la fille d’un chef Chinook. Les Indiens ne nomment jamais quelqu’un après sa mort ; ils ne veulent pas même se nommer eux-mêmes, et il faut souvent s’adresser à un tiers pour savoir comment ils s’appellent. L’un d’eux me demanda si le désir que je manifestais de connaître son nom ne venait pas d’une intention de le voler. Il n’est pas rare qu’un chef, pour vous faire honneur, vous donne son propre nom, en vous parlant, et n’en choisisse un autre pour se désigner lui-même.

30 mars. — Nous débarquâmes à la ferme Cowlitz, qui appartient à la compagnie d’Hudson. Cette ferme produit de grandes quantités de froment. J’eus là une