Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
260
LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

toirs, qui se tient généralement à la rivière Rouge, se réunissait cette année à Norway-House, et j’eus le plaisir de me trouver de nouveau avec sir Georges Simpson et plusieurs autres messieurs dont j’avais déjà reçu des marques d’intérêt.

Je restai à Norway-House plus d’un mois ; et bien que le temps fût clair et beau, on fit constamment du feu.

Je pris pendant ce séjour beaucoup d’esturgeons ; ils sont très-beaux et très-nombreux en cet endroit ; je pêchai aussi une quantité de ces poissons appelés yeux dorés ; ils ressemblent assez aux harengs, quoique plus gros. M. Rowand me dit que ces poissons avaient un goût détestable ; je n’en goûtai qu’une fois, et je fus guéri de la pensée de recommencer.

Ogemawwah Chack, le chef esprit, Esquimau de la baie d’Hudson, m’accompagna souvent dans un canot. Suivant l’opinion générale, il devait avoir cent dix ans, et les événements qu’il racontait comme en ayant été témoin, venaient à l’appui de cette supposition. Il n’avait qu’un fils que je rencontrais souvent, et qui paraissait déjà vieux. La mère de cet enfant mourut peu de temps après sa naissance ; et comme il n’y avait pas de femme qui eût du lait à ce moment dans le voisinage, le père, pour calmer les cris de l’enfant affamé, mit la bouche de la pauvre créature à son propre sein ; comme l’enfant paraissait s’en trouver bien, il continua pendant plusieurs jours ; chose étrange ! il lui vint du lait, et il put élever l’enfant sans le secours d’aucune femme. Avant notre départ de Norway-House, nous y vîmes venir des Indiens crees qui vantèrent de ce qu’un de leurs chefs avait vaincu le grand chef des Pieds-Noirs, Grand-Serpent, dans un