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mon berceau

Philippe est bien véritablement le fils de Philippe-Égalité. »

Aussi il faut lire les mémoires du temps, les journaux mêmes, pourtant assez muselés, pour se faire une idée du débordement de débauches sans nom qui signala la venue de Louis-Philippe Schiappini et de son auguste famille au Palais-Royal, sous la Restauration.

Dans un mouvement de lyrisme comique, Chavette s’écrie :

« Que sont devenus ces beaux jours d’orgie et de prodigalité de la Restauration, où les rentrants, affamés de toutes les manières après un long exil, se faisaient servir des filles nues sur le lit de persil d’une planche à poisson ! »

Car il est à remarquer que, comme toujours du reste, ce n’est pas le peuple de Paris, ces braves gens calmes, travailleurs et ne demandant qu’à réparer par un tenace labeur les ruines accumulées par vingt ans de guerres, qui se livrèrent à ces saturnales, mais bien la haute noblesse qui formait comme la garde d’honneur de Louis-Philippe.

On a véritablement des nausées en remuant toute cette boue ; cependant, dans le chapitre suivant, autant que la chose est possible et permise, je dirai quelques mots sur la prostitution au Palais-Royal depuis deux siècles et l’on verra que les