Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/403

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
398
les chalets

prix de location au public : vous voyez bien que c’est clair comme le jour et que la compagnie est plus à plaindre qu’à blâmer. Voilà du moins ce que les amis de la compagnie veulent bien raconter.

Je ne sais si je m’abuse, mais il me semble que le conseiller municipal ancien camelot, directeur du plus grand bazar du monde et capitaliste vrai des chalets de nécessité, et le conseiller municipal, entrepreneur de travaux publics connu sous le nom d’enfant chéri de l’administration, doivent se regarder comme deux augures et doivent bien rire dans l’intimité de la bonne farce qu’ils viennent de jouer au public, en lui faisant payer la différence.

Pensez donc : des chalets à 8 ou 10 000 francs pièce, ça monte vite et, en vérité, étant conseiller municipal, on serait bien bête de faire régler ses mémoires, quand le bon public est là pour solder le tout.

Du reste, ces deux aimables édiles font la paire ; si le premier est arrivé camelot à Paris et finit dans la peau d’un millionnaire, le second, avec une bonhommie charmante, se plaît à raconter lui-même son histoire :

« — Je suis arrivé compagnon à Paris, ne parlant que l’auvergnat et ayant un pauvre