Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Pour lire en ballon, 1907.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xi
Préface

dés en avalant une cartouche de dynamite qu’ils avaient fait éclater à l’aide d’un courant électrique, or, voilà que je coupe longtemps après la curieuse information suivante dans l’Aurore :

On affirme que c’est une histoire vraie. Elle est tout au moins vraisemblable. Et comme on ajoute qu’elle s’est passée à Middlebury, dans l’État de Vermont — en Amérique, parbleu ! — il y aurait quelque injurieuse défiance à ne pas la rapporter telle qu’on nous la transmet.

Des Italiens étaient venus construire une usine. Une vache d’aventure s’intéressa à leurs travaux. Comme ils usaient de la dynamite, la pauvre bête, en tondant le sol de sa langue, avala, par mégarde une cartouche. Ce fut le signal d’une panique.

Abandonnant sur l’heure pelles et pioches, les travailleurs s’enfuirent à l’écart, persuadés que la vache allait faire explosion sous leurs yeux. Mais elle demeura seulement immobile, l’air plus ahurie que souffrante.

Le bruit se répandit de l’incident. À distance respectueuse, toute la population de Middlebury vint se masser, pour contempler de loin l’explosion, chacun craignant d’être blessé par quelque éclat de corne ou de fémur. La vache fit quelque pas, mais la catastrophe imminente ne se produisit pas.

La bête chargée commença à brouter ; parfois