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Page:Paul Vibert - Pour lire en ballon, 1907.djvu/607

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ami Sévin-Desplans, que je demande la permission de rapporter ici toute entière, tant elle démontre péremptoirement et pour la millième fois comment le grand principe en vertu duquel on guérit aujourd’hui la rage et la diphtérie, aussi bien que la variole, est connu de tout temps en Afrique. Du reste vous n’avez qu’à lire pour être convaincu :

Antidotes contre les morsures de reptiles

Dans l’Index du mois dernier (Bulletin no 4, page 29), à l’article Pathologie du Sud-Ouest africain, d’après les notes du Dr Charles Dove (Mittheilungen de Petermann), on lit :

« Toutefois il n’est pas rare de voir le bétail, bœufs et chevaux, succomber à la morsure des serpents. Les indigènes se servent comme d’une poudre obtenue du cadavre desséché d’une espèce de lézard apode appelé serpent sauteur. »

Le voyageur Farini a été plus explicite en ce qui concerne l’Afrique australe, et ses allégations relatives aux antidotes dont usent les populations de la zone voisine du Kalahari contre les morsures des serpents n’ont pas été contestées. Le premier de ces antidotes est la poudre du N’aubou.

Le N’aubou est un petit lézard, long de 15 à 20 centimètres, de couleur jaune clair, très rapide et difficile à saisir. Il passe pour un des reptiles les plus venimeux, s’achète fort cher — quelquefois le prix d’un bœuf : 25 francs, — et est un spécifique contre la morsure des serpents et les blessures des flèches empoisonnées. On le dessèche, ont le réduit en poudre, et on applique celle-ci sur des incisions pratiquées autour des morsures ou des blessures. Tous les indigènes de la région du Kalahari en