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J’ai parlé ici-même de la nécessité de faire une loi contre les chirurgiens qui laissent un tas d’instruments, d’éponges et de serviettes dans le ventre des opérés — des victimes.

Voilà un médecin qui me fait l’honneur de me répondre ; je cite un passage de son article plus que rigolo et surprenant :

« Neugebauer explique la façon dont les compresses sont dissimulées dans certains cas. Une hémorragie se produit, on tamponne. Si, à ce moment, il survient des vomissements, les anses intestinales recouvrent la compresse. Quand la narcose n’est pas profonde et est faite par un assistant, peu au courant de cette pratique, ce désagrément survient fréquemment et peut causer de sérieux ennuis.

» Soit dit en passant, Houzel a fait construire, il y a deux ans, une pince spéciale destinée à maintenir les compresses abdominales dans la laparotomie.

» Everke a dû subir les ennuis d’un procès, parce qu’il avait laissé un tampon dans le péritoine d’un opéré. Ahlfeld, malgré son talent incontesté, a éprouvé le même ennui.

» Neugebauer met en garde les praticiens contre les critiques des clients et prévoit même les cas de chantage.

» En résumé, cet auteur a relaté 195 cas de corps étrangers de l’abdomen, 108 en 1900 et 87 en 1904.

» Cette forte série fera réfléchir tout le