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avec son oncle, et les deux galants abordèrent le curé l’un après l’autre. Comme la jeune fille admirait beaucoup les tasses de porcelaine, les jouets d’enfants et les fleurs artificielles, Matteo aurait bien voulu lui offrir un cadeau ; mais en fouillant toutes ses poches, il n’y trouva pas un denier, en sorte qu’il fût obligé de mettre un frein à sa générosité. Andronic brûlait d’envie de présenter à sa belle une boîte en carton qu’elle avait paru souhaiter ; mais il eut beau retourner sa bourse dans tous les sens, il n’y découvrit pas un baïoc, c’est pourquoi il renonça par nécessité à faire le magnifique.

Nos deux amoureux continuèrent ainsi pendant un mois à suivre partout leur maîtresse et à se présenter chez elle avec la discrétion nécessaire pour ne point donner d’ombrage au curé, qui était la simplicité même. Ils avançaient tous deux insensiblement dans les bonnes grâces de la belle Fioralise, l’un d’eux n’obtenant pas une faveur sans que l’autre reçût un équivalent, si bien qu’un licencié