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Pleureuse


Pleureuse, qui convoies obstinément ton mort
Loin des rives de la lumière.
Renonce à l’émouvoir au secret du suaire,
Qu’une paix sans défaut le mène à l’autre bord

Laisse-le dériver aux brises inconnues,
Ne l’importune pas de souvenir glacé,
Laisse le bon sommeil détruire le passé
Et le conduire au seuil de neuves avenues.

Que l’eau pure du temps, seule, le vivifie,
Que pour lui se distille un nombreux devenir
Puisque tes vaines mains ne surent retenir
Celui qui s’évada, Pleureuse, de ta vie.


Réalmont, 21 août 1939.


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