Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et lui fait son message. L’autre reçoit le gage et déclare d’abord qu’il s’en parera, que pour l’amour de sa dame chère il fera merveille en ce harnois. Pourtant, l’instant d’après, au milieu de ses compagnons, il paraît soucieux, le visage baissé : il réfléchit, et un combat se livre en lui. Peur lui pâlit le teint, lui parle du danger. Prouesse lui dit qu’on ne saurait avoir sans peine une aussi digne maîtresse. Amour l’accuse de fausseté, s’il refuse après tant de protestations : rendre la tunique serait un aveu de tromperie. Mais Peur revient à l’assaut et lui démontre que, de toute manière, il a perdu la partie : car s’il prend la tunique il sera tué, et adieu les amours ! Qu’il ne la prenne donc pas, mieux vaut vivre et