Page:Pautex - Errata du dictionnaire, 1862.djvu/15

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ferait le travail que nous appellerons définitif, bien qull dût probablement subir des modifications ultérieures.

Mais pour un ouvrage tel que le Dictionnaire de l’Académie, il est une autre question presque aussi importante, sous un rapport, que celle du travail intellectuel, c’est celle du travail matériel, de la composition typographique. Sans doute nous ne pouvons rien apprendre à l’Académie sur la manière dont cette partie doit être traitée; les soins tout particuliers qu’elle a apportés à la sixième édition, les précautions qu’elle a prises pour livrer au public un ouvrage exempt de fautes typographiques, soins et précautions qui malheureusement n’ont pas été couronnés de tout le succès désirable, permettent d’apprécier ce qu’elle aurait fait si elle avait été convenable- ment secondée. Malgré cela, nous prendrons la liberté de dire quelques mots sur ce sujet.

A mesure que la Commission de l’Académie aurait rédigé un certain nombre d’articles du Dictionnaire, ils seraient composés à l’imprimerie et l’on en ferait des épreuves en nombre égal à celui des personnes chargées de coopérer à la confection de l’ouvrage. Cette composition serait soigneusement gardée, afin qu’on pût la modifier plus tard si l’on venait à changer d’avis sur la place que devraient- occuper les définitions de certains mots ou de certaines locutions qu’on voudrait ne pas répéter, comme celles de Plain-pied, Sang-froid, Haut le pied, etc. Une fois le travail terminé, on ferait la mise en pages du Dictionnaire ; on en tirerait des exemplaires pour tous les membres de la Commission et les collaborateurs, qui compareraient ce travail d’ensemble avec les épreuves successivement tirées, s’assure- raient s’il n’y a ni omissions ni doubles emplois, et en même temps examineraient s’ils n’ont rien à proposer pour l’amé- liorer .

Aujourd’hui qu’on ne publie pas de dicttennaire de quelque

. Sans entrer ici dans des détails qui nécessiteraient l’emploi de termes techniques fort peu intéressants pour la plupart des lecteurs, nous dirons que le Dictionnaire de l’Académie ne devrait pas être cliché : rien n’est moins compatible avec une belle exécution typographique que le clichage. Aussi dans une imprimerie renommée, la plus grande imprimerie de province et presque de la France, n’y a-t-il qu’une très-faible partie des ouvrages qui soient clichés ; les ouvrages conservés le sont en caractères mobiles : c’est le seul moyen de faire convenablement les corrections , les réparations exigées par les accidents, et une foule de petites améliorations dont la pensée est éloignée par l’existence même du cliché.