Page:Pavie - Krichna et sa doctrine.djvu/475

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le roi les fit asseoir sur l’herbe ; — on se mit à offrir au seigneur des fleurs et des parfums, on plaça devant lui un repas abondant ; — enfin on apporta l’eau pour laver les pieds du seigneur après sa route, et tous célébrèrent ses louanges avec zèle. — Soutadéva chanta de bien des manières les louanges du seigneur, après quoi il lui demanda de lui expliquer ce qui concerne son culte ; — et, comme ce brahmane lui adressait cette question, le miséricordieux envers les pauvres répondit : — « Soyez semblables à ces richis que j’ai amenés ici ; dans mon extrême miséricorde, je les ai particulièrement distingués au fond de mon cœur. »,

— Par l’esprit, par les œuvres, ils adorèrent Hari du fond du cœur, attentifs à la dévotion envers lui ; après être resté là quelques jours, le seigneur qu’adore Lâlatch s’en retourna chez lui.

— Le roi Parikchit fit cette question à Çoukadéva : « Écoute, ô saint richi ! explique-moi bien la conduite de Hari et de Hara (de Vichnou et de Civa) ; — ceux qui suivent les pratiques de la dévotion à Hari, pourquoi ceux-là ne sont-ils pas aussi serviteurs de Civa ? » — Le saint richi Çoukadéva dit au roi : « La qualité qui distingue Mahadéva est l’obscurité (les ténèbres, tamas) ; — l’adorateur de Civa ne peut la supporter ; Hari, au contraire, a manifesté à tous Vichnou (qui représente la qualité opposée, la bonté, sattva). — Un jour, Ardjouna questionna à ce sujet le seigneur, qui l’éclaira par ces paroles : — « Moi, j’enlève l’idée terrestre du cœur des miens, et je fais en sorte qu’ils restent plongés dans la méditation ; — et les autres divinités, toutes tant qu’elles sont, veulent donner à leurs adorateurs l’empire du monde ; — une fois, c’est Civa qui accorde un don par lequel on obtient tout ce qu’on désire ; — quel que soit le dieu à qui on se donne de cœur, on obtient de lui le fruit que l’on a désiré. »