Page:Peguy oeuvres completes 01.djvu/115

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parce que nous avons peur des belles découvertes que nous ne manquerions pas de faire.

— Dans le civil on a peur au contraire que le médecin ne fasse pas toutes les découvertes qui sont à faire.

— Je crois savoir pourquoi vous vous êtes surmené depuis quelques années ; mais puis-je vous demander connaissance des circonstances particulières ?

— Depuis que je me connais, je mène une vie peu intelligente et je me surmène : il fallait que cela cassât. Un peu plus tôt un peu plus tard, il fallait que le délabrement se manifestât. Il s’est manifesté un peu plus tôt, parce que ces dernières années furent exceptionnelles. Il s’est manifesté récemment pour des causes très déterminées.

— Quelles furent ces causes ?

— Elles seraient très longues à dire et fatigantes.

— Je vous demande pardon, j’oubliais que vous étiez malade.

— Naturellement.

— Je vous dirai ces causes tout à loisir quand nous causerons du patronat collectif, ou des autoritaires, ou quand nous traiterons la décomposition du dreyfusisme en France. Revenez me voir demain : vous ayant aujourd’hui conté l’histoire de ma grippe, il convient que demain je vous conte l’histoire de mon remède et celle de ma convalescence et de ma guérison.