Page:Peguy oeuvres completes 01.djvu/132

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Parce que Théophraste et parce que Théoctiste n’ont pas imaginé l’affaire Dreyfus, ils prononcent des paroles défavorables à ce grand mouvement salubre des universités populaires. Comme leurs propos sont éloignés de cette heureuse, de cette saine allocution qu’Anatole France prononça naguère à l’inauguration de l’Émancipation, et que vous avez mise au commencement du troisième cahier. On m’a dit que le même citoyen parlerait bientôt à la fête inaugurale de l’Université populaire du premier et du deuxième arrondissement. Attendons, si vous le voulez, qu’il ait participé à cette inauguration. Nous aurons encore plus de courage à ne pas accompagner le deuxième, l’annonciateur, le Baptiste, en ses probabilités et le troisième, le fondateur, en ses rêves. Un charme de vérité nous protégera contre un charme d’erreur.

Ayant ainsi parlé, le docteur me souhaita une heureuse convalescence. Quand il revint, le mardi 6 courant, au matin, j’allais un peu mieux de la rechute que j’avais eue la veille. Le docteur ne me fit pas ses compliments.

— Je vous reconnais bien là, me dit-il. Nous avons à peine essayé d’éclaircir le tout premier commencement de votre chute, et vous me faites une rechute. On m’avait bien dit que vous allez toujours trop vite. Vous n’attendez jamais les enregistrements ni les explications.

— Pardonnez-moi, docteur, et supposons que je ne suis pas retombé. Ainsi nous continuerons ce que nous avons commencé, comme si de rien n’était. La Petite République d’hier matin, datée d’aujourd’hui mardi 6 mars, nous a donné l’allocution attendue. Devons-