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5o Les annonces de l’école des hautes études sociales occupent 15 pages de ton cahier !

— Il pouvait dire seize.

— Il y en a seize.

— Nous te requérons de continuer et de finir.

— de ton cahier ! Cette publication n’a aucune utilité, ni pour les lecteurs de province qui n’iront jamais à cette école, ni pour les lecteurs de Paris qui ont pu lire ces affiches sur tous les murs. Ne pouvais-tu remplir ces 15 pages par quelque chose de plus utile, par une critique d’un abus dont nous souffrons, par exemple ?

6o L’amplification de Boutroux est parfaitement insignifiante, quand elle n’est pas infectée d’esprit métaphysique et bourgeois.

En résumé, je ne trouve dans ce cahier rien qui pût aider en quelque façon la propagande socialiste, rien qui pût faire l’éducation socialiste de tes lecteurs. J’y trouve en revanche des attaques toujours déplacées, souvent injustes, contre des camarades dont j’ai appris à apprécier la bonne foi, le dévouement, la continuité dans l’effort vers l’émancipation de l’humanité. J’y trouve l’expression de secrètes rancunes, qu’il faut savoir sacrifier au bien général. J’y retrouve ce ton de persiflage, ce dilettantisme que —

— Nous te donnons ma parole, dirent en même temps Baudouin et Deloire, que ce soir ils ne diront pas que tu es un dilettante. Mais nous te requérons de finir.

— ce dilettantisme que je t’ai déjà reproché, en d’autres occasions. Je n’y trouve pas cette vigoureuse critique de la société capitaliste que j’attendais. Je n’y trouve