Page:Peguy oeuvres completes 01.djvu/339

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Il s’arrêta pour souffler un peu, parce qu’il était essoufflé.

— Nous en resterons donc au premier point, dit Pierre Deloire, parce que c’est assez causé pour aujourd’hui. Tu as de la chance que je ne sois pas un président de tribunal correctionnel bourgeois. Tu verrais si tu plaiderais ainsi. Tu as un discours singulier. On ne voit pas que tu suis aucun plan. Et cependant je me ferais un scrupule je ne dis pas de supprimer, mais de déranger un mot de ce que tu dis. Mais il importe que l’accusé rende compte enfin de son mandat. Il n’est pas seulement un accusé, il est un délégué. Je demande qu’il ait d’abord la parole comme délégué.

— Je lui cède mon tour, comme on dit dans les assemblées délibérantes, parce que, ce que je veux dire, je le dirai bien. Mais ce que j’ai dit aujourd’hui était indispensable avant de commencer. Mon premier point était en réalité un point préliminaire. Il fallait savoir si le compte rendu que Péguy nous doit sera un compte rendu de fausse propagande sur ce modèle : Hardi les gars ! ou un compte rendu historique sur ce plan : J’ai vu ceci et entendu ceci. Alors j’ai fait ceci.

— Ce sera, dis-je, autant que je le pourrai, un compte rendu historique.