Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/332

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Demain, c’est le cheval qui s’abat blanc d’écume.
Demain, ô conquérant, c’est Moscou qui s’allume,
            La nuit, comme un flambeau.
C’est votre vieille garde au loin jonchant la plaine,
Demain, c’est Waterloo ! demain, c’est Sainte-Hélène !
            Demain, c’est le tombeau !

            Vous pouvez entrer dans les villes
            Au galop de votre coursier,
            Dénouer les guerres civiles
            Avec le tranchant de l’acier ;
            Vous pouvez, ô mon capitaine,
            Barrer la Tamise hautaine,
            Rendre la victoire incertaine
            Amoureuse de vos clairons,
            Briser toutes portes fermées,
            Dépasser toutes renommées,
            Donner pour astre à des armées
            L’étoile de vos éperons !

Dieu garde la durée et vous laisse l’espace ;
Vous pouvez sur la terre avoir toute la place,
Être aussi grand qu’un front peut l’être sous le ciel ;
Sire, vous pouvez prendre, à votre fantaisie,
L’Europe à Charlemagne, à Mahomet l’Asie ;
Mais tu ne prendras pas demain à l’Éternel !

III

Ô revers ! ô leçon ! — Quand l’enfant de cet homme…


Nous avons appris cela en quatrième, sous l’excellent M. Doret, en leçon facultative, qui étaient à vrai dire