Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/427

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Sentaient trembler sous eux les États centenaires,
Et regardaient le Louvre entouré de tonnerres,
          Comme un mont Sinaï !

Courbés comme un cheval qui sent venir son maître,


§16. — Ceci n’est plus une note sur une note. C’est une autre. Dans Hugo la Colonne, l’Arc de Triomphe et les Invalides marchent ensemble, si je puis dire. Il y a une liaison historique, politique ; réelle, littéraire entre ces trois monuments. Aujourd’hui, par un événement historique et politique qu’il y aurait lieu d’approfondir, par un événement réel et littéraire la position de ces trois termes a changé, la liaison a changé. La Colonne s’est comme effacée, malgré Vuillaume. Et c’est le Panthéon qui est comme venu la remplacer. Surtout depuis que Hugo y est venu et l’a fait rendre, s’il est permis de parler ainsi, aux grands hommes. Aujourd’hui la trilogie des monuments c’est l’Arc-de-Triomphe, le Panthéon et les Invalides.


§17. — Les blessures que nous recevons, nous les recevons dans Racine ; les êtres que nous sommes, nous le sommes dans Corneille.

§18. — Quoi qu’ils en disent, quoi qu’ils en pensent même peut-être, les Français sont généralement cornéliens. Et d’autre part comme il n’y a que les Français