Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/484

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matière spirituelle, temporel en matière intellectuelle. La maison m’appartient, je le ferai connaître. C’est un pouvoir temporel clérical scholastique comme il y en a eu d’aussi mauvais, comme il n’y en a jamais eu de pire. Ils sont, ils forment, vous le savez, une bande bien organisée. Tout l’énorme accroissement, toute l’énorme acquisition de culture de la Renaissance, notamment de la Renaissance française, cette acquisition que l’on croyait acquise, tout ce trésor, toute cette deffense et illustration, toute cette éminente dignité, toute cette énorme acquisition non acquise, mal acquise, (que l’on croyait acquise pour toujours, tellement le contraire, il y a seulement vingt ans, eût semblé scandaleux), toute cette énorme acquisition remise en cause, mise en péril (sans nous, perdue) par la plus basse démagogie, toutes les études libérales, toutes les études, toutes les cultures d’humanité, pour la satisfaction du caprice, du délire, de la démence, de la brutalité de quelques despotes. Et même quelquefois de leur bestialité même. Une méthode (historique (?), scientifique (!) (?) qui revient, qui consiste à dire, et à s’en vanter, que pour aborder une étude voluptueuse des Lettres philosophiques, il faut avoir établi vingt livres de notes, (c’est-à-dire de commentaires non pas sans doute étrangers au texte, mais soigneusement extérieurs au texte. Une lecture voluptueuse des Lettres philosophiques, par la volupté de vingt volumes de notes, le mot est de M. Rudler. Il paraît qu’il dit aussi une étude qui plane, ou une étude où l’on plane. Je ne sais plus. Lui non plus. Il veut peut-être dire une étude, une lecture en aéroplane. Qui eût cru, quand nous connaissions l’honnête Rudler à l’École Normale, qu’une vie généralement ingrate lui réserverait des vingt